CHAPITRE DIX – LE RETOUR

Tu m’as sauvé de la mort; Tu as gardé mes pieds de la chute, Afin que je puisse marcher dans ta présence, O Dieu, Dans ta lumière qui donne la vie.
Psaume 56:14 (selon la New Living Translation)

Immédiatement j’étais de retour dans mon corps, ma tête inclinée vers la droite, et j’avais un œil ouvert. J’étais en train de regarder un jeune médecin indien qui tenait mon pied droit élevé dans sa main. Il enfonçait un instrument aiguisé dans la base de mon pied, essayant de trouver des signes de vie. Il s’était à peine rendu compte du fait que j’étais maintenant vivant et en train de le regarder. Je me demandais ce qu’il faisait du tout, et puis ça a fait tilt : « Il croit que je suis mort! »
Au même moment le médecin a arrêté ce qu’il était en train de faire et a tourné sa tête dans la direction de mon visage. Quand nos yeux se sont rencontrés, la terreur est apparue sur son visage comme s’il venait de voir un fantôme. Son visage s’est vidé de sang et il est devenu blanc comme un linge. Ses pieds ont failli quitter le sol.
J’étais bouleversé. J’ai demandé à Dieu de me donner la force pour incliner la tête vers la gauche afin de regarder de l’autre côté. En tournant tout doucement ma tête vers la gauche, j’ai vu dans l’embrasure de la porte d’autres infirmières et assistants qui me fixaient les yeux tout étonnés et pétrifiés. Apparemment j’avais été mort pendant environ 15 à 20 minutes. Je me sentais faible et j’ai fermé les yeux, mais je les ai vite ouverts de nouveau, afin de vérifier que j’étais toujours dans mon corps. Je n’étais pas sûr si j’allais disparaître de nouveau ou pas.
J’étais toujours paralysé et j’ai demandé à Dieu de m’aider. Pendant ma prière j’ai senti un picotement dans mes jambes, accompagné d’une chaleur rassurante. J’ai continué à prier, pendant que le médecin se tenait à côté de moi et secouait sa tête. J’étais si fatigué. J’ai refermé les yeux et je suis tombé dans un sommeil profond.
Ce n’était que le lendemain après-midi que je me suis réveillé, pour voir mon ami Simon debout devant la porte de ma chambre. Il avait l’air pâle et il secouait sa tête. Il ne pouvait pas croire que j’étais toujours vivant. Il avait suivi ma piste jusque l’hôpital et avait amené un de mes amis néozélandais avec lui. « Alors, t’as passé une nuit dure, quoi? » m’a demandé cet ami. « Ouais, mon pote! » ai-je répondu. « Sais même pas ce qui s’est passé. » Je ne voulais pas dire : « En fait, je suis mort! » J’étais toujours en train de lutter avec tout ce qui s’était passé et je ne voulais pas qu’ils disent : « C’est la cellule matelassée pour toi – t’as pris trop de dope et ça te sort par les oreilles! »

« Ça pue ici comme des latrines, » ils ont continué. « On va te sortir d’ici. On va prendre soin de toi. » Je leur ai résisté. Je voulais rester à l’hôpital. Mais en entrant par la fenêtre, ils m’ont relevé, et en me portant sur leurs épaules, ils m’ont sorti de la chambre. Le médecin est arrivé et a essayé de les restreindre physiquement, mais ils l’ont forcé hors du chemin. Un taxi nous attendait. Simon ne voulait pas venir dans le taxi avec moi, ayant peur que j’étais une sorte de fantôme. Ils m’ont rentré chez moi dans mon bungalow à la plage et m’ont mis au lit. Puis ils sont allés tout de suite dans le living et ont célébré mon retour en faisant la fête!

La fenêtre de l’hôpital

J’étais épuisé et j’avais faim. Je me suis endormi de nouveau pour me réveiller en pleine nuit tremblant et transpirant. Mon cœur était rempli de terreur. J’étais couché, face au mur. Je me suis retourné pour voir ce qui m’effrayait. A travers ma moustiquaire et à travers les barres en acier de la fenêtre je pouvais voir des yeux, peut-être sept ou huit paires d’yeux qui me regardaient. Ils avaient une lueur rouge légère. Au lieu des prunelles rondes, ils avaient des fentes comme un chat. Ils avaient l’air moitié humain, moitié animal. J’ai pensé : « Mais qu’est-ce que c’est que ça? » Eux, ils m’ont regardé dans les yeux et moi, je leur ai regardé dans les yeux et puis j’ai commencé à entendre : … « Tu nous appartiens, et nous sommes de retour. » « Bien sûr que non! » j’ai dit.
J’ai saisi ma torche et je l’ai dirigée vers eux. Il n’y avait rien là. Mais je savais que je les avais vu !
Je me demandais si j’allais devenir fou. J’ai commencé à sentir que mes nerfs allaient peut-être craquer. J’ai dû me calmer et me convaincre que je ne perdais pas la tête. J’avais traversé tant d’épreuves dans les 24 dernières heures, alors j’ai dit : « Dieu, qu’est-ce qui se passe? » Et puis il m’a pris centimètre par centimètre à travers tout ce que j’avais parcouru. C’était comme s’il l’a gravé dans mon esprit. A la fin j’ai dit : « Eh bien, Dieu, qu’est qu’ils sont ces choses-là qui veulent apparemment m’attaquer? » Mais il a répondu : « Ian, souviens-toi encore du ‘Notre Père’. » Alors j’ai essayé de m’en souvenir par mon intellect, mais je ne pouvais pas. Et puis toutes les paroles sont remontées de mon cœur et je l’ai prié jusque « délivre-moi du malin ». Tout cela j’ai prié sérieusement de mon cœur. Puis Dieu a dit : « Eteins la lumière, Ian ». En rassemblant tout mon courage, j’ai éteint la lumière centrale. Je me suis couché sur le bord de mon lit, avec ma torche allumée. Je me sentais comme un guerrier Jedi (‘Jedi warrior’) de ‘La Guerre des Etoiles’ ! J’ai commencé à penser: « Si je n’éteins pas ma torche, je vais devoir dormir le reste de ma vie avec la lumière allumée.» J’ai éteint la torche. Rien ne s’est passé. La prière avait été efficace. Je me suis couché et je me suis rendormi.

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